tu te déroules entre mes doigts
ondulant déjà comme un roseau dans le vent
vif et audacieux
tu t’élances dans l’espace
tu te plies à toutes mes audaces
la souplesse sinueuse de tes courbes
épouse toutes les images de mon cœur
ton écriture si légère raconte des histoires
pour faire sourire les enfants tristes
tu mets en scène des instants de vie
glanés au long des jours
tu exprimes des émotions qui jaillissent
au détour d’un silence, d’une rencontre
tu es cette fine armature
qui s’habille de papier de tissu de raphia
pour donner corps à mes petits personnages
tu aimes le mouvement tu danses la vie
tu te joues des déséquilibres
tu t’amuses comme un fou à défier la pesanteur
ton équilibre ne tient souvent qu’à un fil
tu as l’air fragile
mais tu es plus solide qu’il n’y paraît
flexible, tu plies au lieu de casser
parfois la torsion te guette
mais souvent tu as du ressort
tu es le contraire d’un long fleuve tranquille
la vie avec toi ne manque pas de piquant….
quelquefois tu m’échappes complètement
tu me donnes du fil à retordre…
comme un cheval sauvage, tu te cabres
et reste rebelle à mes avances
je dois user de patience pour te dompter enfin
trouver en moi cette force
pour te faire rendre les armes...
fin, tu es plus souple et malléable,
plus épais, tu m’imposes un bras de fer éreintant,
une lutte âpre pour avoir le dernier mot
tu invites au voyage au rêve et à la poésie
tous ceux qui ont un cœur d’enfant
aérien, tu allèges les pesanteurs de l’âme
tu introduis une distance, un jeu
avec les émotions, les évènements
tu changes le plomb en or
secrète alchimie de ta présence…
tel un torrent espiègle et rieur
tu traces ta route
à travers la brume de mes doutes
tu es le chemin
qui désensable la source souterraine
cette joie profonde d’exister
qui coule secrètement
par delà les remous de l’existence
tu m’appelles à ne pas perdre le fil
le fil rouge de mon histoire
le fil de la vie
le fil de la confiance qui me relie à toi,
petit fil de fer...
Anne, 15 mai 2009